Recherches archéologiques par prospection magnétique au sol
Collaboration : Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye
Découverte de fourneaux à sel dans la vallée de la Seille (57)
Contexte et mission
Le programme de recherche international du “ Briquetage de la Seille ” est coordonné par le département des âges du Fer du Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.
Lancé en 2001, ce projet porte sur un complexe de sites d’extraction du sel datant du début du premier millénaire avant notre ère et situés dans la vallée supérieure de la Seille (Moselle), entre les villages de Salonnes, à l’ouest, et de Marsal et Mulcey, à l’est.
L’intérêt de cet ensemble archéologique, qui s’étend sur plus d’une dizaine de kilomètres de longueur, tient non seulement à l’ancienneté de l’exploitation du sel dans cette micro-région qu’à son caractère véritablement “ proto-industriel ”.
L’objectif de ce programme des recherches de terrain était d’apporter des éléments d’informations permettant d’étudier l’impact à long terme de l’exploitation intensive du sel, à la fois sur l’environnement naturel et sur les sociétés humaines du premier millénaire avant notre ère.
Méthodes et moyens
Les recherches de terrain ont consisté principalement en des prospections géophysiques extensives des secteurs d’ateliers de briquetage, qui ont porté sur une surface totale de près de 80 hectares.
Une prospection géophysique héliportée a été réalisée à l’échelle de l’ensemble du secteur de la vallée supérieure de la Seille sur une surface atteignant près de 70 km2. Cette prospection préliminaire a fait appel principalement à des méthodes de reconnaissance magnétique.
Les reconnaissances ont fourni une très riche masse de données qui ont été exploitées par le procédé d’inversion Magsalia.
Un programme de prospections géomagnétiques systématiques, réalisées au sol, a été confié au groupe Posselt & Zickgraf Prospektionen (Marburg, Allemagne) pour déterminer l’existence d’agglomérations de fourneaux à sel.
Résultats
Le survey magnétique héliporté a fait apparaître les zones d’accumulations majeures de rejets de briquetage, montrant qu’il n’en existait pas d’autres dans la vallée de la Seille, en dehors de celles de Vic-sur-Seille, de Marsal et surtout de Moyenvic.
Dans le détail, de très nombreuses anomalies magnétiques secondaires ont été détectées par le procédé Magsalia dans toute la plaine alluviale de la Seille : plusieurs d’entre elles se sont révélées appartenir à des zones d’ateliers de briquetage jusqu’alors inconnues.
La prospection magnétique au sol a permis d’identifier 4 zones principales d’ateliers s’étendant sur une longueur de plus de 1300 m. Par la suite, ont été reconnus les complexes d’atelier du « Châtry » à Vic-sur-Seille, de « Saint-Pient » à Moyenvic et enfin de « Burthecourt » à Salonnes.
Ces travaux ont donné l’occasion de faire apparaître une vaste zone d’atelier qui s’étend sur plus de 400 m de longueur à l’ouest du site du « Châtry » à Vic-sur-Seille.